Concentrons-nous d’abord sur les entrailles de la bête. La fabuleux V8 4.2 FSI atmosphérique a dû céder sa place. Sa consommation ? Trop élevée. Ses émissions de CO2 ? Trop élevées. A sa place, nous retrouvons donc un V6 2.9 TFSI biturbo, un moteur également connu de la Porsche Panamera. Avec ce moteur, la RS5 marche sur les traces de la M4, qui a elle aussi échangé son V8 de 4 litres contre un 6 cylindres en ligne biturbo de 3 litres. Quant à la C63, elle a également adopté les turbos, même si elle garde toujours les 8 cylindres.
De bonnes et mauvaises nouvelles
Cette évolution est synonyme de bonnes et de mauvaises nouvelles pour la RS5. La bonne nouvelle, c’est que les prestations sont plus élevées que jamais : la puissance est toujours de 450 chevaux, mais elle est disponible bien plus tôt (de 5.700 à 6.700 tr/min). Le couple profite quant à lui, d’un solide coup de boost : de 430 Nm pour le précédent modèle, à 600 Nm (entre 1.900 et 5.000 tr/min). L’Audi abat donc le 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes (3,9 pour être précis) et file à 250 km/h, une vitesse limitée électroniquement.
La mauvaise nouvelle ? Le bruit. La sonorité ne peut évidemment égaler celle du précédent V8 atmosphérique, mais ce V6 semble vocalement coincé ! Vous entendez le souffle des turbos et à l’échappement, les ingénieurs ont fait leur possible pour donner à la RS5 une tonalité sportive et agressive. Mais il manque à l’ensemble un peu d’exubérance. Notez que c’est à plein régimes, que le V6 est le plus agréable.
Dr Jekyll
Nous avons effectué nos premiers kilomètres sur un rythme détendu. Nous sommes partis de l’aéroport de Toulouse et avons pris l’autoroute en direction d’Andorre et des Pyrénées. L’Audi se comporte alors remarquablement, les sièges sport sont confortable et affichent un excellent soutien. L’insonorisation fait parfaitement son boulot et la boîte automatique à 8 rapports (qui remplace la boîte S-Tronic à 7 rapports et double embrayage), se veut discrète et alerte.
Nous profitons donc de ce temps pour examiner l’habitacle : celui-ci provient naturellement d’une A5 classique, mais il bénéficie d’accents sportifs, comme le volant en Alcantara, les inserts en fibre de carbone, les surpiqûres contrastantes, etc. Le cockpit virtuel présente un affichage sportif, avec notamment un cadran affichant les forces centrifuges et un compte-tours central.
Quand les premiers virages se sont profilés, nous avons opté pour le mode de conduite Dynamic. La suspension se raffermit, l’accélérateur est plus acéré et la boîte automatique change de rapport plus haut dans les tours, alors que la direction devient pour sa part, plus consistante. Vous pouvez adapter ces paramètres de manière individuelle dans le mode… Individual et changer de rapport manuellement avec les palettes situées derrière le volant. La RS5 se maintient alors parfaitement, permet de maintenir un tempo élevé et enchaîne les virages souplement les uns après les autres.
Mr Hyde
Et puis, vous vous déchainez. Nous avions face à nous un col de montagne désert. La pédale de gaz enfoncée, la RS5 est catapultée droit devant. Le 2.9 TFSI avale les difficultés avec une facilité désarmante. Comme si les côtes n’avaient aucune influence sur sa rage. Nous retardons sans cesse nos points de freinage et accélérons de plus en plus tôt. La RS5 ne bronche pas. La transmission intégrale Quattro paraît plus performante que jamais et maintient toujours l’Audi sur sa trajectoire. Oubliez toute dérive du train arrière. L’efficacité absolue est le maître mot. Servez-vous de la direction comme d’un scalpel : visez et foncez ! La motricité semble sans limite !
Mais au final, nous regrettons un certain manque de caractère : un moteur qui manque d’argument à bas régimes. Comme son prédécesseur. Pourtant, la voiture est plus légère de 60 kg. Mais avec une masse totale de 1,7 tonne, la RS5 n’est pas légère. Ce qui a une influence sur ses freins, par exemple…
Conclusion
La nouvelle RS5 est affichée au catalogue à partir de 85.400 €. Un prix compétitif, à comparer avec ceux de ses concurrentes : la BMW M4 coûte 82.600 € et la Mercedes-AMG C63 Coupé, 81.312 €. Mais n’oubliez pas le principal : la carte des options peut faire flamber les prix !
Avec sa nouvelle RS5, Audi Sport a enfanté d’une GT confortable, avec laquelle il est possible de rouler sportivement. Dans cette optique, la RS5 est une vraie réussite : c’est un coupé qui combine confort et sécurité, mais qui peut également enchainer les routes sinueuses sur un rythme effréné. Dans ce dernier cas, elle affiche une efficacité clinique, mais manque d’un peu de caractère. Audi laisse toutefois la porte ouverte à une éventuelle RS5 Plus. Cette RS5 est donc une GT hyper athlétique mais en aucun cas, une sombre brute !