L’Evoque « II » est un petit SUV B.C.B.G. taillé pour les beaux quartiers. Mais il a de la concurrence sur les avenues chics : on pense aux Alfa Romeo Tonale, Audi Q3, BMW X1/X2, Cupra Formentor, Jaguar E-Pace, Lexus UX, Mercedes GLA, Mini Countryman ou Volvo XC40.

Un look qui plaît

En l’an 2011, le premier Evoque faisait l’effet d’une bombe, avec sa ligne de concept-car. Son look a tellement fait tourner de têtes que les designers ont décidé de ne pas retailler leurs crayons pour cette deuxième génération, née en 2019. Le nouveau ressemble donc fort à l’ancien, mais s’offre des poignées de portes encastrées, qui s'escamotent électriquement. Le lifting de l’été 2023 a apporté de nouveaux feux de jour ultra-minces à diodes, mais sans transfigurer la ligne générale, qui plaît toujours autant. Un toit contrasté est également proposé en option. À noter que cette deuxième génération n’est disponible qu’en 5 portes (le premier Evoque était aussi proposé en 3 portes et même en… cabrio).


Sans bouton

Si le restylage n’a pratiquement pas modifié la ligne extérieure, il a apporté de gros changements à bord… On note une toute nouvelle interface numérique, organisée autour du même écran flottant de 11,4 pouces qui équipe le reste de la gamme. Il n’y a désormais plus aucun bouton de commande physique sur la console centrale.

L’Evoque embarque aussi la dernière version du système multimédia de la marque. Il dispose de l’assistant vocal Alexa d’Amazon et intègre une gamme d'applications en ligne, dont Spotify et Deezer. Le système permet aussi de se connecter à Android Auto ou Apple CarPlay sans fil.



Des yeux dans le dos et sous le capot

Tout comme son cousin le Land Rover Discovery Sport, l’Evoque peut disposer du rétroviseur intérieur « Clearsight Rear View » pouvant se transformer en écran sur lequel sont projetées les images d’une caméra arrière. Cet équipement permet de surveiller ses arrières même lorsque le coffre est rempli jusqu’au sommet. Quant au « Clearsight Ground View », il rend le capot « transparent » : une image reconstituée par des caméras avant est projetée sur l’écran central et nous montre ce qui se passe sous le capot, afin de distinguer au centimètre près où l’on place nos roues. Une technique qui fonctionne plutôt bien et se révèle efficace tant à la campagne que dans la jungle urbaine, pour éviter de croquer les bordures…

Sellerie « végane » et grand coffre

L’habitacle de ce petit Range est soigneusement fini. Du cuir véritable est toujours disponible, mais l’Evoque propose aussi une sellerie « végane » en laine mélangée, baptisée Kvadrat.

À l’arrière, la banquette est moelleuse et deux adultes d’un mètre quatre-vingts profitent d’un bel espace aux jambes. Par contre, la place centrale est étroite et dure, comme souvent dans les SUV de ce gabarit. Côté coffre, l’Evoque surpasse ses concurrents directs et les dossiers de banquette se rabattent en trois parties pour former un plancher plat. Fait rare : le coffre de la version hybride plug-in offre la même contenance que celui des variantes thermiques.



Micro-hybrides ou… 

Les moteurs thermiques à essence (tricylindre 1.5 de 160 ch et 4-cylindres 2.0 de 200 ou 249 ch) et diesel (2.0 de 165 ou 200 ch) sont assistés d’office d’une micro-hybridation (MHEV) : un alterno-démarreur récupère l'énergie normalement perdue au freinage et à la décélération, la stocke dans une batterie lithium-ion 48V située sous le coffre et la réinjecte sous forme de boost électrique à l'accélération, pour soulager le moteur thermique et donc réduire sa consommation. Malgré cela, l’Evoque n’est toujours pas le plus sobre de son segment… Son appétit peut vite grimper : environ 9 l/100 km en diesel lors de l’essai ; 11 l/100 km pour les 2.0 essence et pas beaucoup moins pour le 1.5 litre. Seul le diesel de base traction a droit à une boîte manuelle ; les autres versions disposent d’office de la boîte automatique à 9 vitesses, qui fait du bon boulot.

… hybride plug-in

L’Evoque est aussi disponible en hybride plug-in (P300e), associant un tricylindre 1.5 turbo à essence de 200 ch (entraînant les roues avant via une boîte auto 8 vitesses) et un moteur électrique de 109 ch (animant celles de derrière via un réducteur à rapport unique). L’ensemble délivre 309 ch combinés et anime vigoureusement ce SUV.

La batterie (14,9 kWh bruts et 12,0 nets) offre une autonomie électrique théorique de 62 kilomètres, mais comptez plutôt 45-50 kilomètres en pratique. La recharge complète prend environ 7 heures sur une prise de courant ordinaire et un peu plus de 2 heures sur une borne (7 kW max.). La batterie accepte aussi une recharge en courant continu : 30 minutes suffisent alors pour passer de 0 à 80% de charge.

Sur la route et en dehors

Si les versions de base à essence (P160) et diesel (D165) sont de simples tractions, les autres disposent d’office d’une transmission intégrale. Dans tous les cas, ce lourd Evoque n’est pas le plus agile du segment, mais le compromis confort/tenue de route est très satisfaisant : la tenue de route est efficace et équilibrée. On vous déconseille les jantes de 20 et 21 pouces, qui dégradent le filtrage. L’engin reste aussi capable de s’aventurer hors des chemins bitumés, grâce notamment à sa bonne garde au sol (21,2 cm).

Le prix du Range Evoque

Un Range est cher et le plus petit l’est aussi… Comptez près de 50.000 euros pour les versions de base tractions à essence (P160) et diesel (D165). L’hybride plug-in débute à un peu plus de 60.000 euros. Dans tous les cas, l’Evoque est donc plus cher que les modèles premium allemands concurrents de gabarit similaire, sans pour autant mieux se revendre en occasion... 

Notre verdict

L’Evoque n’est pas juste un bel objet : il roule également bien et confortablement, sans sacrifier les aspects pratiques, même en version hybride plug-in. On lui reproche juste une consommation de carburant vite élevée et un tarif qui l’est tout autant. Mais cela ne devrait pas trop gêner les citadins « trendy » et aisés, à qui cet Evoque est tout destiné…


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