De prime à bord, ce SUV de 4,67 m intrigue. Ses formes sont dynamiques et la longue signature lumineuse courant sur toute la face avant (c’est également le cas à l’arrière !) lui donne beaucoup d’allure. Sans oublier ses poignées de porte rétractables qui sont du plus bel effet. On le croirait aisément sorti d’un film légèrement futuriste ou d’un jeu vidéo, sans pour autant tomber dans la caricature.

Lorsqu’on entre dans son habitacle, ce Marvel R impressionne encore plus ! La dalle centrale de 19,4 pouces placée en position verticale contrôle la quasi-totalité du véhicule, jusqu’à l’orientation de la ventilation avant ! On retrouve également un second écran face au conducteur qui reprend toutes les informations nécessaires avec un design simple et efficace. En revanche, bien qu’il s’agisse d’un affichage digital, ce dernier n’est pas des plus personnalisables…

La planche de bord est bien finie, entièrement recouverte de cuir. On se sent indéniablement dans un objet de qualité. Reste à voir comment l’ensemble vieillira. La console centrale est complétée par la grosse molette permettant de changer les « vitesses » et deux boutons qui règlent la régénération d’énergie et le monde de conduite. À l’arrêt, ça en jette ! Et en roulant ?

Une lutte contre son propre poids

Une fois en marche, l’excentricité du design fait place à une tout autre impression. MG a voulu donner du dynamisme à son SUV tout en conservant du confort, un compromis qui se ressent au volant. Sans pour autant virer à plat, ce SUV ne prend pas beaucoup de roulis, ce qui n’est pas désagréable. Malheureusement, cela implique un châssis rigide. La suspension n’est pas raide comme piquet, on sent bien son travail sur les compressions et décompressions. Mais dans la pratique, on a l’impression que ce SUV lutte constamment contre son propre poids pour conserver une assiette horizontale. Ce dernier n’est pourtant pas plus élevé que la concurrence. Les petites aspérités de la route sont assez bien gommées, mais le passage sur un casse-vitesse est déjà moins agréable.

Quant aux traditionnels nids de poule à la Belge, ils se répercutent directement sur les occupants. Bref, ce Marvel R n’est clairement pas le SUV le plus confortable de son segment, mais sans être non plus le bon dernier du genre. Disons qu’il est dans la moyenne. Heureusement, il peut compter sur le silence de fonctionnement de sa motorisation électrique. Un aspect renforcé par une insonorisation générale très correcte de son habitacle.

Un travail moteur remarquable

Le Marvel permet une sélection de plusieurs modes de conduite qui influent sur la réponse de la direction et des pédales. Mais il dispose surtout de trois niveaux de régénération. Si le premier laisse pratiquement la voiture se déplacer en roue libre, le troisième est beaucoup plus agressif. Une fois ce dernier enclenché, il est presque possible de conduire en n’utilisant que l’accélérateur. Il faudra tout de même déplacer son pied jusqu’au frein pour marquer l’arrêt.

Après un trajet alliant routes de campagne et une bonne quantité de voies rapides, notre Sino-Anglaise n’affichait que 18,8 kWh/100 km au compteur. Un chiffre plus que correct pour un véhicule de 1.920 kg et qui semble confirmer l’autonomie annoncée de 370 km grâce à sa batterie de 70 kWh.

Victoire de la puissance ! 


S’il y a en revanche aspect ou son poids ne fait aucune importance, c’est lors des accélérations. Cette voiture s’arrache au bitume de façon surprenante. Les 288 ch et 665 Nm de couple de notre exemplaire d’essai à trois moteurs lui permettent de revendiquer un 0 à 100 km/h en 4,9 s. L’équivalent d’une vraie sportive ! La traction au démarrage est surprenante. Les premiers mètres sont dévorés en une fraction de seconde. Il n’y a pas de doute, le Marvel R est rapide ! Il est également assez dynamique. Bien que la direction ne donne que trop peu d’informations sur ce qui se passe à l’avant, elle est tout de même vive et précise.

Avec une telle puissance et une direction sympathique, on se prend au jeu de vouloir enchainer les virages… jusqu’au premier freinage. C’est à ce moment que le Marvel R nous rappelle, en effet, qu’il avoisine les 2 tonnes. L’attaque de la pédale est certes rassurante, mais cette sensation s’estompe plus on enfonce les freins.

Une offre simple et efficace 

Les tarifs du Marvel ne sont pas encore officiellement fixés, mais MG annonce un prix qui s’étalonne entre 40.000 et 50.000 € TVAC. Comme pour les autres modèles du constructeur, le SUV électrique moyen ZS EV et le grand SUV hybride rechargeable EHS, il n’y aura probablement aucune option à choisir. Il faudra se décider sur la couleur extérieure, intérieure et l’une des trois finitions : Comfort, Luxury ou Performance. Les premières disposent de deux moteurs situés sur l’axe arrière. Le Marvel est alors une propulsion, dispose de 180 ch, 410 Nm de couple, un 0 à 100 de 7,9 s et une autonomie WLTP de 402 km.

La version Performance, comme notre modèle d’essai, gagne un troisième moteur fixé à l’essieu avant. Il devient donc 4 roues motrices, sa puissance grimpe à 288 ch et 665 Nm de couple pour un 0 à 100 km/h abattu en 4,9 s. Mais son autonomie descend à 370 km.

Dans tous les cas, MG annonce 43 min de recharge pour passer de 5 à 80 % sur un équipement adapté. Notre véhicule d’essai était un exemplaire de préproduction, mais les premières voitures devraient arriver en Belgique pour la fin de l’année. Une information qu’il faut tout de même prendre avec des pincettes compte tenu de la pénurie actuelle de puces électroniques…


Notre verdict

Ce MG Marvel R est convaincant, aucun doute là-dessus. Pour un tarif annoncé sous les 50.000 €, il propose des prestations intéressantes. Mais ce SUV n’est pas parfait pour autant, notamment en raison d’un compromis confort/dynamisme discutable. Il impressionne en revanche par ses accélérations, du moins en version Performance à trois moteurs ! Reste à savoir si les potentiels clients oseront se diriger vers un constructeur « peu conventionnel » comme MG à l’heure où les concurrentes électriques aux blasons plus traditionnels se multiplient. Seul l’avenir nous le dira…


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